Environnement : Propreté au village par Madjid Teklal (Belgique)

Mes chers concitoyens n taddart

Voilà, enfin un vrai  problème qui mérite l’adhésion et la mobilisation de tous le village.

Le problème de ces déchets ménagers ne date pas d’aujourd’hui et comme disait khouya Mouh (l’exilé de l’intérieur), on se souvient tous de ces décharges  sur des  terrains privés mais à cette époque, il y avait  des règles de respect  et la commune ne passait pas pour ramasser les ordures ce qui n’est plus le cas actuellement.

Le monde a changé, la société de consommation à outrance est arrivée jusqu’aux portes de  nos villages, le problème des sachets en plastique et des canettes de bière dit assez long des transformations actuelles dans la société kabyle et surtout la clochardisation de la Kabylie voulu consciemment ou non. C’est le tissu sociétal qui est menacé et ce sont nos traditions millénaires qui risquent  de s’anéantir et disparaitre en un temps record, d’autres civilisations ont cessé d’exister  avant nous (lire la mort absurde des aztèques de Mamerie).

Je rejoins la réflexion de tous les intervenants et leurs propositions, F.Rouar a touché un problème fondamental  à savoir  la volonté politique de certains à laisser la situation pourrir en Kabylie, certains villages l’ont compris et ce sont mobilisés et d’autres non.

Le fait d’en parler est déjà un pas géant mais sur le site, on est une poignée de citoyens qui essaient de se mobiliser sans impact perceptible car il n’est pas accessible aux communs des mortels et il faudra toucher notre cible.

J’estime que ce sont les petits ruisseaux qui font des rivières et prendre le problème d’un seul côté risque de se voiler la face par rapport à notre propre incivilité, à notre éducation,à notre inculture et à notre inconscience collective.

Les gens ont encore cette mentalité héritée de la période turque en délaissant  tout ce qui est à l’état en se disant «  je m’en fous, n' Bailek ».

Mais ce qu’on oublie c’est que ce n’est pas Bailek qui vit dans nos villages, qui promène dans nos rues et qui cultive nos champs.

Ce sont nos enfants qui passent quotidiennement dans ces rues en allant à l’école, ce sont nos enfants qui jouent dans ces eaux usées en plein air, ce sont nos mères, sœurs et femmes qui nettoient ces espaces pourris  et sans elles, la situation pourrait être pire. Ce sont nos vieux et nos malades qui respirent ces ordures nauséabondes et asphyxiantes en été.

On ne peut pas regarder les paysages de nos beaux villages se balafrer par des comportements d’inconscients barbares d’un autre âge et ne rien faire. Les générations futures nous maudiront sûrement un jour.

Un électrochoc est nécessaire et le premier geste dans ce sens est le plus important car si on ne  le réussit pas, on risque de décourager les gens avant même de commencer.

Il faudra avoir une vision à long terme pour éliminer définitivement ce problème de notre village et je propose  de faire la synthèse de toutes ces propositions pour établir une feuille de route, une sorte de charte que tout le village y doit adhérer et  approuver.

C’est l'addition de toutes ces solutions qui pourra créer cette prise de conscience mais l’adhésion de nos villageois est une condition sine qua non pour réussir. Je sais que beaucoup ne voudront pas participer pour diverses raisons, les défaitistes ont toujours existé  dans toutes les sociétés, faisons abstraction d’eux et concentrons nos efforts autours des gens volontaires qui veulent bien apporter leurs pierre à l’édifice en espérant que les autres suivront un jour.

Pour moi il faudra passer par 4 étapes importantes à savoir :

1- Phase de concertation : un état des lieux doit être sérieusement fait, localiser les zones concernées, récolter les doléances des citoyens.

2- Phase de préposition: Faire la synthèse et définir un plan d’action avec l’adhésion de tous.

3- Phase de concrétisation : C’est cette phase qui sera cruciale car elle déterminera la réussite de notre action et la suite à donner dans le futur.

4- Phase d’évaluation et de suivie à long terme : Reproduire les bonnes solutions pour les années à venir.

Pour y arriver, il faudra créer un comité de suivie. Afin d’éviter la bureaucratie administrative qui risque de compliquer les choses, l’Association Terbouche Mourad pourra  porter ce projet et il sera l’occasion de mettre en valeur son rôle et redynamiser cette association agrée. Elle sortira de cette inertie bien que ces membres n’ont  jamais cessé de se battre pour la faire vivre malgré leurs moyens dérisoires.

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