Bibliographie de Terrak Amar
Altruiste dans le sang, Dda Amar Terrak n’a pas cessé durant toute sa vie d’être utile, d’aider et de rendre service à toute personne qui le sollicite. Militant de la cause nationale dès son adolescence et maquisard de la première heure, il n’usera jamais de se passer glorieux ni pour sa promotion sociale et professionnelle ni pour s’enrichir. Sa richesse plutôt : «c’est bien d’être bien avec les autres» dira-il. Très modeste et simple, il a pu et su le rester même au summum de sa vie professionnelle à la tête du prestigieux hôpital Mustapha où tout le monde, comme d’ailleurs tous ceux qui l’ont approché, reconnaissent en lui un homme bosseur, fin organisateur, compréhensif mais surtout humaniste. C’est pour cette vertu, de plus en plus rare de nos jours, que fier de lui, l'arch n'at Abdel moumène, par sa population et ses comités de village, lui rend hommage en cette journée du 15 octobre 2011. Voici un résumé de sa biographie tirée de l’entretien que nous avons eu avec lui en juillet 2011 à la clinique Saada(Alger) dont il est directeur.
Enfance : De la famille Ath Amar ou Mouh, DDa Amar Terrak est né en Aout 1934 dans le quartier Ath Moussa à Ait Abdelmoumene (commune de Tizi N Tlatha Daira Ouadhias). De père Ahmed émigré en France et de mère de Ighil Imoula, village Symbole du 1er novembre. C’est là qu’il passe sa première enfance lui et son frère cadet Mohamed Arezki chez sa tante maternelle, mère de Ali et Mouh Zammoum et qu’il fréquente sa 1ere école. A la fin de 1944, il s’inscrit dans celle de Ait Abdelmoumene qui vient de rouvrir ses portes avec l’enseignant Mr. Boudarene (école fermée depuis 1939). À la 2eme année, c’est le célèbre écrivain Mouloud Feraoun qui prend le relai. Ce dernier réserve un traitement de faveur à Omar Ouyed et lui encore plus, car ils étaient très avancé sur leurs camarades du fait qu’ils ont fréquenté déjà l’école ailleurs mais surtout pour leur capacité d’assimilation. Les enseignants qui suivront feront de même avec lui. Jusqu’au niveau du CEP qu’il ne passe pas malheureusement. Il quitte l’école et entame peu après, la vie d’adulte.
Adolescence: Il se marie et commence à fréquenter les premiers militants de la cause nationale du village en l’occurrence Meziane Lhoucine Sebti et Ramdane n Said n'at Belkacem (famille Sekhi, dont les maisons étaient les points de chute de Krim et ses compagnons). Ces derniers se rencontrent toujours au café de la place n'at Moussa et ne se gênent pas de parler politique devant lui. Au contraire, ils le prennent pour leur confident malgré son âge. C’est ainsi que DDa Amar s’est imprégné du germe du militantisme qu’il doit aussi avoir hérité de ses cousins maternels Zammoum notamment Mouh qui recevait dans la clandestinité les éléments du parti nationaliste pour lesquels encore enfant, il faisait le gué sans se rendre compte quand il habitait chez eux. Ali quant à lui, a été l’artisan de la publication (à la ronéo) de la proclamation du 1er Novembre.
Vie de militant : Vers 1950, son père le prend avec lui en France. à Nanterre exactement, Il travaille le jour, reprend les études le soir et active la nuit pour la cause nationale sous la bannière du MTLD en compagnie d’un autre jeune du village qui est Slimane Belkacem Zeghoud : manifestations, distribution de tracts, graffiti sur les murs comme « Algérie libre » …et des démêlées avec la police. En novembre 1954, la guerre d’Algérie éclate dans un flou total : qui du MTLD ou du tout nouveau FLN l’a déclenchée ? Qu’importe se dit-il. Il y adhère corps et âme. En janvier 1955, il retourne en Algérie dans son village natal, abandonnant alors le costume et le luxe de Paris pour les troquer avec le treillis et le danger mortel du maquis.
Maquisard: Il s’associe d’abord à Yachir Mouh Amrane pour établir le 1er contact extérieur avec le commandant « Seâqa »(Hocine Mouh ou Slimane) par l’intermédiaire d’un certain Akli de Agouni Bouffal après la 3eme entrevue Ils sont rejoints par Amar Omar Seffal (le barroudeur) et Merzouk n Said Ammarkhodja .qui sont presque du même âge: c’est le fameux quatuor.
Très actifs, ils sont sur tous les fronts: les embuscades, les sabotages, le recrutement et les liaisons dont Yachir est l’élément prépondérant avec sa maison comme refuge, Après, évidemment beaucoup d’autres les rejoignent, et le village devient un fief avec ses nombreux refuges …Une fois, vers minuit, Krim leur donne rendez-vous à Ouaghrizene pour les mettre en garde contre les pièges du MNA (que Mr Terrak a d’ailleurs su éviter sans soupçonner cette organisation) et leur avoue son admiration pour les actions qu’ils mènent tout autour et même loin du village.
Une fois le maquis organisé, Mr Terrak est affecté au secteur 1, du coté du Djurdjura nord (des Ouacifs à Drâa El Mizane), sous la houlette d’un certain Hadj qui le choisit lui et son groupe pour être prés de lui. Il participe à coté de Yachir Mohammed à plusieurs batailles desquelles il sort par chance indemne…
Quelque temps après, en conclave de nuit à Taguemount Oukerrouche, le chef de région Ahmed n'At Remdane le Choisit pour son instruction, son sérieux et sa volonté, et l’envoie en mission avec son compagnon et ami Yacine Omar sur Alger. Là, après plusieurs rendez-vous alambiqués avec leur guide, ils rencontrent Abane Ramdane en personne qui les dirige vers Oran chez un certain Docteur Nekkache, mais ce n’est que sur place qu’il comprend l’objet de la mission : un stage de secourisme et de transmissions. Seulement par manque de sécurité, ils abandonnent celui de transmission pour se consacrer durant deux mois aux soins. A la fin de cette mission, le Docteur tente vainement de le garder auprès de lui.
Au retour, il réintègre le même secteur en tant que soignant, mettant en pratique avec brio ce qu’il a appris durant son stage. Un médecin de passage dans leur infirmerie fait l’éloge de la qualité des soins qu’il prodigue. Promu responsable des soins, il est désormais toujours aux cotés des groupes armés jusqu’au jour où …à Ait Boughardane, (Assi Youcef, Boghni) une bombe explose par accident à l’intérieur d’un refuge faisant beaucoup de blessés parmi les djounoud. Il leur faut alors plus d’espace. On leur indique une grande grotte plus haut dans la montagne du coté de Tala guilef où ils les transfèrent pour se retrouver à plus d’une dizaine à l’intérieur. Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’un des leurs leur fausse compagnie et les donne à l’armée française qui les encercle de très prés. Dans la grotte infirmerie de fortune, il n’y a que les blessés et leurs soignants qui cherchent désespérément une issue providentielle dans le noir, ils n’en trouvent aucune. C’est ainsi que 36 heures après leur encerclement sans défense et affaiblis par le gaz qu’ils ont inhalé, ils sont capturés …c’était en mai 1957.
Les prisons: À la S.A.S. de Boghni où ils sont acheminés, ils sont torturés puis interrogés par le capitaine pour juger leur moral et leur maturité politique, leur rappelant aussi qu’ils s’attaquent à une puissance mondiale. DDa Amar lui répond «notre guerre est juste, tout le peuple est derrière nous … Je ne sais comment, mais nous allons avoir notre indépendance» Jugé et condamné à 15 ans de travaux forcés, il est transféré de la prison de Tizi Ouzou à Serkadji puis à El Harrach, et à Lambèse pour se retrouver dans le camp spécial de Boughar où sont pratiquées des exécutions sommaires. N’était les écrits de Abdelhamid Benzine, aussi prisonnier (du journal Alger Républicain) qui a alerté l’opinion internationale, ils seraient surement liquidés. Il est ensuite envoyé à Tigzirt pour retourner, peu de temps après, à Boughar d’où il est libéré en Avril 1962, mais il est mobilisé jusqu’en septembre dans le camp de Beni Douala.
Sa vie civile: Libéré difficilement, il part à Alger pour chercher du travail. On lui propose plusieurs postes importants : dans la DGSN, à l’Académie militaire de Cherchell…mais il décline ces offres alléchantes optant résolument pour la santé qu’il sait et aime faire. Il se lance dans la formation de directeur d’Hôpital Diplôme en poche, il refuse sa 1ere affectation du coté de Sétif pour éloignement. C’est alors que lui est donnée la chance de travailler à l’hôpital Mustapha. De là, il est demandé nommément par le wali de Tizi ouzou pour gérer l’économat de l’hôpital Sanatorium de Sidi Balloua de 1966 à 1969. De retour à Mustapha il occupera, au fil de sa carrière, pratiquement tous les postes de responsabilité jusqu’à devenir son DAG en 1984.C’est avec ce titre qu’il sort en retraite en 1996.
Aussi, durant tout ce temps et en parallèle, il s’inscrit en 1970 à la faculté de Ben Aknoun d’où il sort avec une licence en droit en 1976. Il enseigne pendant 15 ans à l’E.N.A dans la section Hospitalière. Très volontaire et perspicace, il ne cesse de se perfectionner et d’actualiser ses connaissances dans le domaine de la gestion hospitalière à travers des séminaires et des stages dans les hôpitaux à l’intérieur du pays comme à l’étranger.
La retraite: Ne pouvant ou ne sachant rester inactif, il fait une incursion à la fin des années 90 dans le domaine des assurances après avoir suivi une formation s’y afférant. Mais il ne s’y attarde pas. À l’initiative du feu Ali Zammoum, il participe à la création de l’association de solidarité TAGMATS, restant jusqu’à ce jour membre actif Aussi en 2000/2001 il fait un bref passage au ministère de la santé où il est nommé conseillé En 2006 il est sollicité pour occuper le poste de Directeur de la clinique privée « Diar Saada » continuant ainsi d’être utile même à 77 ans.
Écrit par Aomar SIDER approuvé par Mr .TERRAK.
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