Suite: Développement des phases

Pour être concret et plus pragmatique, voila mes propositions en se basant sur les 4 points cités précédemment :

Phase de concertations :

1- Création d’un comité de suivie ad hoc avec des personnes bien définies et voir la possibilité d’annexer ce projet et le chapeauter sous l’égide de l’Association Terbouche Mourad.

2- Faire l’état des lieux des zones prioritaires à nettoyer avec des photos, des données  (surtout devant les écoles, les places publics (tajmat), les mosquées, les cimetières, les zones de décharge sauvage, les chemins menant vers les champs et les écoles …) et essayer de comprendre  la source de ces déchets. 

3- Faire circuler l’information de cet avant projet via tajmat de chaque quartier et faire récolter les doléances des citoyens via des boites à doléances conçues  spécialement pour cette cause.

4- Impliquer dé le début les comités du village qui ont  plus de légitimité et plus d’expérience dans ce domaine et pour avoir plus d’impact sur tous les villageois.

5- Recenser les possibilités d’aides, de subsides octroyées par les autorités (la commune, la daira, la wilaya), nos concitoyens qui travaillent dans les administrations pourront nous aider à construire des dossièrs de demande de subsides.

6- Contacter nos entrepreneurs pour pouvoir les inclure dans le projet en se mobilisant avec leurs matériels et leurs personnels.

7- Contacter d’autres villages qui ont réussi à se mobiliser contre ce phénomène (Tizi rached, Agouni bouffal, Mekla, Tigzirt…) et qui ont participé au concours du « village le plus propre de la Kabylie » http://www.apw-tiz iouzou.org/reunion_commission_sante_18092013.html en ayant reçu une somme d’argent assez conséquente (5.000.000 DA)ce qui pourra nous inciter à faire de même et y  participer http://www.apw-tiziouzou.org/files/resu ltats_definitifs2222.pdf   .

Phase de propositions:

1- Faire la synthèse de ces réflexions et discuter alors au sein de ce comité en analysant le problème de tous les côtés et retenir ce qui est important.

2- Définir un plan d’action en plusieurs étapes avec des actions concrètes ; ce qui est réalisable, ce qui peut être bénéfique et perceptible  pour et par les citoyens.

3- Faire l’inventaire des moyens humains et matériels avec l’appui de la commune et les autorités (fourniture de camions, bennes, lieux de décharge….)

4- Recenser les besoins financiers et créer s’il faut un compte pour que tous les villageois y contribuent et surtout ceux de l’étranger puisqu’ils ne peuvent pas être présents.

5- Les comités du  village et les autorités doivent aussi contribuer à alimenter ce compte mais en veillant à ce qu’il soit transparent et ce ne sont  pas des économistes honnêtes qui manque dans notre village.

6- Définir comme objectif, notre participation à ce concours « du village le plus propre »  pour mobiliser le notre et créer cet électrochoc. Ceci n’est pas un objectif en soi mais une manière de fédérer tous le village sur un projet concret, même si c’est un  peu utopique et qu’on ne participera  pas cette année mais c’est l’occasion de préparer et motiver le village pour cette évènement  à  moyenne échéance.

7- Marquer des journées clés (comme la journée de l’environnement en juin ou la journée de l’arbre….) par un volontariat massif, planter des arbres, refaire les chemins et pistes, nettoyer les fontaines …  Certes, organiser plusieurs journées de volontariat risque de fatiguer nos citoyens car ces initiatives ont été déjà prises au passé par les comités du village et  ça n’a pas marché mais je parle d’une démarche globale une fois la mobilisation réussie.

Phase de concrétisation:

1- Je propose qu’on commence par le nettoyage devant les écoles avec la mobilisation des écoliers eux même. Nous aurons besoin de l’appui de nos directeurs d’école et des enseignants dans l'intérêt des élèves mais si on arrive à faire réussir cette mobilisation, les parents seront mis devant leurs responsabilités car si les enfants l’ont fait, les grands peuvent aussi le faire.

2- Pour marquer les esprits et responsabiliser chaque citoyen, je propose de lancer le premier jour du printemps une compagne de «chacun  Balaie d’abord devant sa porte » et chacun doit nettoyer devant chez lui comme geste de volonté de changement  et d’adhésion à notre projet.

3- Faire des actions de nettoyage chocs, visibles avec la mobilisation du grand nombre, la commune doit absolument nous fournir les moyens au moins pour ces journées. Elle est de son  intérêt d’accompagner notre démarche au risque de pousser les gens à  des actions plus démonstratives et radicales (je ne crois pas que la commune sera contente de voir les poubelles déchargées devant son  siège faute de ne pas trouver de place pour la décharge public).

4- Communiquer au maximum avec des affiches, des flyer, tract  et même avec un courrier adressé pour chaque citoyen en lui expliquant notre démarche et pourquoi pas une vidéo sur le net,  des articles dans  le journal…

5- Demander à tout les comités de quartier d’organiser (voir fixer) au moins une journée de volontariat par an et afin de créer un lien entre nos citoyens, une journée de volontariat sera faite sur l’ensemble du village en même temps et les non participants doivent payer une amende qui remplira la caisse. c’est une manière de revivre nos traditions kabyles  « tiwizi », c’est l’occasion  à nos familles  de sortir   « Lwaada n seksou» pour ceux qui travailleront et cela créera sûrement une ambiance de fête et de solidarité.

6- Inclure dans la charte la responsabilité de chacun en tant que citoyen et en tant que collectivité ; les parents, les enseignants, les politiciens, les entrepreneurs, les universitaires, les immigrés  ont tous une part de responsabilité dans ce domaine et chacun devra prendre ces responsabilités …

Phase d’évaluation et de consolidation:

1- Faire un bilan de ce projet en étudiant soigneusement ce qui a marché et ce qui ne l’a pas, apprendre de ces erreurs est une vertu qu’on doit tous s'y inspiré.

2- Changer nos comportements  de consommation, adopter le tri sélectif car une très grande partie de nos déchets pourront être compostés. Les ordures ménagères issues des aliments peuvent devenir des déchets organiques pour nos jardins en proposant des solutions concrètes de compostage (comme la proposition de marco) et régler le problème des odeurs et des moustiques. Le plastique est recyclable et je sais que si on arrive à stocker tout ce plastique trié dans un endroit, il y a des entreprises qui viendront les acheter, la même chose pour le papier, le verre  et le métal, le tous est de trouver un moyen concret de faire ce tri, des informations dans ce sens doivent être récoltées. Des jeunes peuvent créer des mini-entreprises dans le cadre de l’ANSEJ  pour trier, et acheminer ces déchets vers des collectes spécialisées.

3- Proposer  ensuite d’autres projets comme par exemple :

A)- La restauration de la mémoire (reconstruire la maison historique effondrée –voir article de Ahcène Taleb, hommage à nos chouhadas le 1 novembre…).

B)- Journée de solidarité avec les pauvres et les diminues, les malades du village à l’approche de l’aïd par exemple.

C)- Journée de découverte scientifique (Internet, informatique, jeux éducatifs….) que nos étudiants pourront organiser avec d’autres associations.

D)- Une journée artistique avec un gala où tous nos talentueux chanteurs, comédiens, poètes pourront  prester en toute liberté.

E)- Une journée sportive pour les écoles, faire connaitre  nos jeunes sportifs des différentes disciplines, (je me souviens que la première année de la création de  l’association sportive en 1993 je crois, on a organisé avec mes amis Saïd n’abdelkader, Nourdine , Nacer…. une journée sportive  dans le village qui était un vrai succès), pourquoi ne pas refaire un évènement pareil pour faire  bouger les choses et sortir de cette inertie.

F)- Une journée intergénérationnelle pour honorer nos vieux et nos vieilles  par des petits gestes affectifs et pour qu’ils nous transmettent  le peu de coutumes qui nous reste.

À long terme, une fois qu’on a réussi le premier pas et qu’on a franchie le blocage psychologique (de toute façon ça ne marche pas, les gens se foutent, n'y a pas que ça comme problème, non c’est le travail  n dawla pas le notre, ce sont toujours les mêmes qui travaillent pour les autres …) il faudra alors attaquer les autres problèmes, les routes, l’eau, l’insécurité, l’électricité...

 Si on arrive à modifier le visage du village en peu de temps et on réalise ce projet d’une manier efficace, la propreté pourra faire le déclic chez les gens et pourront soutenir d’autres  projets. Les comités de village sont assez actifs de ce côté là et on ne doit pas les remplacer ou les substituer mais c’est à nous d’intégrer les comités en les aidant et en  faisant bouger les lignes.

Commencer alors une vrai éducation citoyenne, faire des conférences dans les écoles et dans le village, des journées ouvertes sur des thèmes comme la citoyenneté, l’écologie, l'histoire, les traditions….

Je sais que quelques uns diront que c’est facile, pour nous qui ne vivons pas dans le village assis confortablement dans nos fauteuils, de donner des leçons et de proposer derrières nos ordinateurs des actions qui sont loin de leurs préoccupations. Sachez mes chers concitoyens, que malgré ce relatif confort matériel, il y a l’inconfort de nos âmes qui se déchirent, de nos cœurs qui s’écœurent à chaque fois qu’on voit la situation de notre village, ces paysages, ces hommes femme et enfants, ces traditions. On est touché au plus profond de nous quand on parcourt le chemin d’où on vient et où  on est arrivé.

N’oubliez pas non plus que nous ne sommes  pas déconnectés de notre village malgré que nous vivons  à milles lieux de  là, car  nos familles y vivent encore, nous  souffrons comme eux dans notre chaire et dans les abysses de notre conscience car même si nos corps sont partis, nos âmes y sont restées.

Le site Internet d’Ait Abdelmoumène (http:///www.aitabdelmoumen.com) est un bel exemple de ce lien viscéral des exilés intérieurs ou extérieurs à leur village.

La réaction de nos concitoyens à ce projet partout où ils habitent, au village ou en ville, à l'intérieur du pays ou à l'étranger donnera déjà une idée de la fiabilité de nos propositions.

Rêvons tous que peut être un jour on pourra être fière de ces germes qu’on a semé aujourd’hui et espérons que cette année 2014 nous apportera ce courage dont on a besoin pour  se dépasser  et que nos souhaits ne resteront pas que des vœux creux.

Rappelez-vous que chaque geste compte ! On peut penser  que vous ne savez pas par où commencer, mais en lisant cela, vous avez déjà commencé!

N’est ce pas Mandela qui disait «Que tout paraissait impossible jusqu’à ce qu’on le fasse» Alors mobilisons nous, changeons notre inéluctable destin  et faisons le tous, pour un village propre où il fait bon de vivre car nos parents ont fait plus : sortir une puissance militaire  mondiale avec comme seule arme, l’amour de cette terre n’ daoussou …

Tanemirt et assegas amegaz fellawen marra.

Madjid Teklal (Bruxelles Le 01/01/2014)

Madjid nous a dit : «adrrar est trés haut seulement si on le regarde d'en bas.»

Contactez-nous à : [email protected]