Tizi Tsukit

TAJMA£T OU LA PLACE DENATUREE.


TIZI N TSUKIT, place publique semblable à mille autres en KABILYE, ne désemplit pas. A tout heure, de jours comme de nuit, qu’il vente ou qu’il pleuve, elle grouille. La placette (qui ne mérite cette appellation que par la cohue qu’elle amasse), démontre, au-delà de l’activité commerciale, le désœuvrement de la population du village et, en filigrane, la perte de repaires régissant sa vie sociale.                                  

TIZI N TSUKIT, « TAJMET » des temps modernes, n’était au siècle dernier qu’un carrefour désert. La jonction d’une route en coude et de quatre pistes en terre battue. Aujourd’hui, carrefour de commerces et ambulants de tous genres, elle ne cesse de frémir, cédant à une agitation constante mais, où rien ne se passe réellement. Stérile, avec quelques fois des spasmes où s’entrechoquent une jeunesse livrée à elle-même et une vieillesse démissionnaire (soumise au départ volontaire ou à la retraite anticipée). Deux âges brimés par les orientations du pays. Que peut-il se passer sur une placette qui souffre de l’absence dû à l’exil de certains usagés et qui peine à supporter la « mal-vie » des présents, bannis de la société (victimes et coupables à la fois) ? Que peut-il se passer dans une atmosphère embuée d’indifférence ? Pourtant, les mêmes personnes s’y rencontrent à longueur de vie. On s’y croise, on se toise, de près ou de loin s’échangent les « salamalecs » sincères ou d’usages et... stop, la rengaine habituelle. Chacun la sienne. Y’a tellement de rengaine dans le vide qui nous consume.                                                                                      

TIZI N TSUKIT se trouve à un bas niveau du village (emplacement exposé aux intempéries donc inapproprié aux rencontres et échanges de contacts incontournables des villageois), joue toujours son rôle de jonction d’espace et de matière mais, TAJMA£T n’y a point trouvée sa place.                                                                                                                                   

Jadis, TAJME£T, comme son nom l’indique, rassemble la communauté et, était toujours sise a un point culminant du village (position allégorique pouvant signifier que rien n’était plus élevé qu’elle, posture dominante propice à l’observation). Elle était respectée et hiérarchisée par un code moral. Un code inné que nos chromosomes modernisés ne transmettent plus. Les notables s’y assemblaient pour traiter des affaires du village et ce, en présence des habitants. Les adultes, en fin de labeur, s’y prélassaient en échangeant nouvelles et idées... Le lieu prenait des allures d’ « Agora » Grecque. Les enfants en jouissaient à des moments particuliers ou en bons élèves assistaient sagement aux débats et palabres des grands. Moments privilégies où les adolescents s’initiaient, inconsciemment, aux joutes orales ou aux divers travaux artisanaux qui s’y exécutaient (confection d’araire et autres ustensiles de labour, travaux de vannerie...).                                                                                            

TAJMET d’antan intéressait et avait une noblesse de style à l’égale d’un centre d’instruction, conformément aux particularismes des civilisations orales qui régissent les régions berbérophone et permis la sauvegarde de l’ ethnie. TAJME£T, à l’origine, protectrice des droits de chacun et vigile des devoirs communautaires est, de nos jours, rivée au rôle de « comité » (relais d’un état bien plus absent que concret). Comité qui se souci bien plus de bureaucratie que du bien-être de son administré (à l’image du système qui régit la nation : Bonjour les dégâts) Du temps de nos aïeuls, les critères relatifs à son investiture tenaient de la pondération morale et civique de l’individu embrassant cette responsabilité, ingrate certes, mais digne et honorable. A présent cette structure est déterminée par un organigramme artificiel, délimité dans le temps non pas par une volonté de servir la collectivité (donc illimité) mais par des mandats épisodiques où l’on repart, à chaque relève, à zéro, tant la représentativité d’une famille (ADRUM) est irréfutable, combien même médiocre, inepte dans bien des cas. L’esprit de préservation d’une société viable et prospère n’a rien à attendre de l’individuation et encore moins de l’indifférence. Dure, dure la culture. Que de changements en si peu de temps. Evolution, régression. Devinez ?                                                                                                                           

Que l’on veuille s’ouvrir sur l’universel est une bonne chose mais (le désir à lui seul suffit-il ?), delà à concéder sa réalité existentielle (tout en conservant ses tabous, tares et antagonismes inhibant) au profit d’une mondialisation imposée, d’une modernité inculquée et non promue, un progrès irréfléchie, sans culture civique, au préalable, à même de préparer les esprits. Adopter un mode de vie (imposé par l’Orient ou importé de l’occident) qui ne répond qu’à l’apparat de ce siècle, approprié uniquement à la mise en valeur de la matière, tout azimut, en formes et reliefs de corps vétuste avant l’âge (surement par manque de culture) et aux dépens d’un patrimoine civilisationel, ne peut qu’être négatif  et d’un tribu fort élevé.                                                                                  

TIZI N TSUKIT TTASUKIT *.                                                                               

*Stérile.                                      

 

J’observe et ...

Derrière une nébuleuse de silhouettes controverses          

 

Un brouhaha fringant chuchotait.

J’observe et n’aperçois rien,

 

Hormis le peuple du silence,                                              

 

 

Qui s’acclame d’un mutisme tapageur.

Haut perchée, la bêtise s’esclaffe à tue-tête.

J’observe et aperçois

Le reflet gros de personne                                                          

 

Rompu au constat d’un abrupt avenir.

J’observe et Perçois

Mes larmes coulées à flot

 

Rouge chaud.

Et s’abreuve ma fièvre commissurale.

J’observe et distingue

L’ombre d’une grande gueule édenté

 

Un honni pour n’avoir su cacher

 

Les mystères de polichinelle.                     

J’observe et ri…

Un malheureux incompris,

D’une danse effrénée

 

s’agite la tête dans les mains.

« Esprit » ! Es-tu là ?

Signé: MOH. ZEGHOUD (Ait Abdelmoumène)

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