Déclarations des anciens
Chikh Mettef Achour:
«J’ai beaucoup de choses à dire. L'hommage que vous nous rendez aujourd'hui est un geste mémorable et spirituelle que je n'aurai jamais imaginé. C'est comme si vous nous aviez fait remonter dans le temps d'une quarantaine d'années. Je me revoie à l’âge de 35 ans lorsque je suis arrivé dans votre village et j'ai trouvé si L’Hadj Hmadache, qui avait alors 25 ans. Il était jeune, fort, volontaire, et capable. En face de notre jeunesse, il y avait la graine de votre jeunesse qui nous qui nous animait et donner du courage.
Durant mes quarantaines d'années d’enseignement ici et dans d'autres villages, je n’ai rencontré des élèves avec un désir d'apprendre aussi fort que ceux que j'ai trouvé à Ait-Abdelmoumène. Aussi, je n’ai pas trouvé de parents d’élèves sages qui investissaient dans l’éducation de leurs enfants que ceux d'Ait-Abdelmoumène. Ils étaient en accord avec les enseignants d'Ait-Abdelmoumène, et leur faisaient confiance.
C’est donc grâce à tout cela, à la compréhension mutuelle, à celle des parents qui nous donnaient du courage, un courage vraiment incroyable, que vous avez obtenu d'excellents résultats. Il faut que vous devez vous rendre compte que la fin des années soixante étaient une période difficile pour notre société, et que l'éducation et le développement des enfants n'étaient pas toujours accepté de tous. Nous, les enseignants, avons eu des difficultés que vous ne connaissez peut-être pas, et qui ne sont connues de personne parce qu'elles n'ont pas été étalées: Elles sont restées entre nous les enseignants car nous ne voulions pas entraver la scolarisation des élèves. Nous avons même été critiqués et accusés de vol. Mais, cela ne nous pas du tout empêchait de continuer notre travail d'instituteur.
Aujourd'hui, je remercie tous nos élèves, qu'ils soient présents ou absents. Je vous remercie tous du fond de mon cœur car j'ai finalement appris que le travail que mes collègues et moi a contribué à votre éducation et les résultats magnifiques que vous avez obtenu. Que vous appréciez en cette heureuse journée le travail que j'ai fait est un grand honneur pour moi.»
Chikh Boukrif Hmadache:
«De toute façon, l'hommage que vous nous rendez est historique. Je vous remercie. Aujourd’hui, 40 ans après ma première arrivée dans votre village que je ne connaissais pas, (il sort son mouchoir pour essuyer des larmes), je me revois le 12 février 1965, le jour où j'ai rejoint le lieu de mon affectation dans un village que je ne connaissais point. Je suis arrivé directement de France pour commencer à enseigner dans un village où je ne me suis pas senti comme un étranger.
J’ai trouvé Chikh Achour, des élèves, et des parents, qui m'ont accueilli chaleureusement. Nous avons trouvé des élèves qui vouaient étude et apprendre. Je ne dirai pas que nous sommes venus avec des diplômes d’enseignement et un niveau pédagogique d’un haut degré. Mais, une grande volonté d'enseigner résidait en nous. Les Français étaient partis, la guerre et le les barouds aussi. C'était la bienvenue à la guerre du travail pour l'avenir du pays et de ses enfants.
La chance d’enseigner nous a été donné, et nous avions trouvé que l'endroit était agréable, le moment était propice, nous devions instruire des enfants qui sont aujourd’hui devenus des hommes et des cadres de la nation. c'était une conviction nous avons répété dans nos classes. Le bon Dieu nous a prêté son aide et nous avons trouvé des parents qui étaient d'accord avec nous. Nous nous rencontrions chez Dda Lhocine (Lhocine n Said n Ali Sebti) (Lah Yerhmou) qui tenait un magasin prés de l'école primaire. Nous nous sentions très à l’aise, et nous jouissons d'une fraternité entre enseignants.
Je me revois entrant dans les classes et considérant les élèves comme des bourgeons de fleurs qui s'apprêtaient à s'ouvrir et colorer le nouveau paysage de notre Algérie indépendante. Pendant la quarantaine d'années après mon départ du village, j'ai enseigné dans d’autres villages, et je n'ai pas trouvé un plus grand amour du travail , une plus grande volonté d’enseigner, un meilleur amour d'apprendre et une plus grande soif de réussir que ceux que j'ai trouvé ici dans votre village.
Pour moi, mon séjour à Ait- Abdelmoumène est gravé dans ma tête, et je le raconte comme une histoire merveilleuse dans ma tête à mes enfants et aussi à mes amis. Je leur dis Ait-Abdelmoumène est un village spécial, presque une nation. Même quand lorsqu’on prononce le nom du village d'Ait-Abdelmoumène, on ressent le lien avec l'histoire de pays et plusieurs noms de famille de ses habitants sont rentrés dans l’histoire.
Pour moi, Ait- Abdelmoumène était unique, trop unique. Aujourd’hui, votre travail, l'hommage que vous nous rendez sont inestimable. Votre geste n'a pas pareil. Je vous remercie.
Le précédent texte a été traduit de la vidéo par Rabah Seffal (USA) le 06 aout 2011.
Declarations des anciens élèves:
Rabah Seffal (Chicago)
i Aomar Sider et les amis qui ont organisé cette mémorable journée, je vous salue et je vous remercie. Je voudrais tant être parmi vous pour partager ce moment, ô combien chaleureux!
i Cheikh Achour and H'madache,
Il y plus de 40 ans que je ne vous ai pas vu, mais je garde dans mon cœur de très bons souvenirs de mes journées dans vos classes. Et je ne peux que vous remercier de tout mon cœur pour votre travail d'instituteurs et celui d'avoir osé nous montrer le chemin de l'école et nous y faire revenir chaque jour.
Je vous remercie aussi pour votre aide à remplir les dossiers d'inscription à l'examen de sixième alors je me suis même trompé dans ma date de naissance. Merci pour nous avoir aidé à obtenir l'extrait de rôle que nous devions aller chercher à Bouira.
Votre travail n'a pas d'égal. Vous nous avez tracé le chemin, et nous l'avons pris et réussi des rêves que nous n'avons jamais rêvés.
Je vous remercie et je vous souhaite une longue vie....
Rabah Seffal le 23/07/2011
Arav Sekhi (Ottawa)
I Ccix Aɛcuṛ Mettef d Cci Ḥmadac Bukrif.
Azul fell-awen
Tamezwarut tanmirt i widak i d-yebbwin tikiti agi n tejmilt d widak akw ittekkan di leqdic akken ad swejden tagwnitt agi.
Tajmilt tesimγuṛ wini iwumi tt-rran imi tt-yuklal, tesimγuṛ ula d win i tt-yerran, imi d-ttbeggin-d amek iceffu af lxiṛ, amek i teg azal i wayen yelhan, amek i yettak afud i wayen yessemγaṛen amdan.
A Ccix Aɛcuṛ d Ḥmadac,
Alami d-ǧǧam deg-neγ lateṛ yelhan i d-ussa tikiti n tejmilt. Alami d ufrarem d cfaya-nneγ i nebγa ad nemlil yid-wen akken ad awen-d-ninni ayen nettḥulfu, akken ad awen d-ninni s udmawen-nnwen tanmirt af ayen i daγ-tefkam.
Win meẓiyen ur yettfaq ara mlih amyared yellan ger iselmaden-is. Ahat maḍi tikwal yettmal ar widak i das-iteddun di lebγi, widak i das-ittaken ṭṛawa.
D tidett aqṛuṛ ilaq ad as-tedduḍ di lebγi, dacu leqṛaya am ttelqim: aheccad ma yella ur t-ḥṛiseḍ ara s ufras, ma yella ur tesneṭḍeḍ ara deg-s taxelalt ẓiden s icidi, ur yettuγal d tazemurt ur yettγelit.
Simi yettimγuṛ wemdan, simi d-ittara s lexbaṛ iselmaden mačči kifkif, myaraden. Tettuγal cfaya n wemdan am uγarbal, tessifi ayen yaɛddan fell-as. Nek, deg uγerbal n cfaya-w, gwran-d kra n yismawen ger-asen ufraren-d widak n Ccix Aɛcuṛ d Ccix Ḥmadac.
A Ccix Ḥmadac d Ccix Aɛcuṛ,
D ismawen i ycudden ar s ussan n temẓi asmi bdant ad leddint wallen-iw ar tmusni. D niteni i diyi-ṭfen tafetust asmi bdiγ a ggareγ taqejjiṛt di tusna.
D iḥurifin imezwura i yeṭabaɛn tikli n wemdan. Ma yella yebda tikli s umkerfef ur yesbaɛd ara. Ma yebda s lewhi ad yesiweḍ. Ccix Aɛcuṛ d Ḥmadac mlan-aneγ abrid n lewhi.
Nekkini mi a melmi d-smektaγ leqṛaya n temẓi, ad d-smektiγ iselmaden-iw, dacu smektayegh ula d ifelaḥen d imezdaγ n taddart-nneγ akken ma llan. Yal wa deg-sen dacu i diyi-selmed. Ula d taddart d aγerbaz. Tajmilt agi tettusemma i Ccix Ḥmadac d ccix Aɛcuṛ nek γuṛi sγezfaγ-tt ar sekra unezdaγ n taddart i diyi-slemden kra.
A Ccix Aɛcuṛ d Ḥmadac,
Ass agi bγig ad arnuγ taγuct-iw ar tin n warrac n taddart-nneγ akken ad awen-d-inniγ: tanmirt, ayen tleqmem atan yuγ, iγellet deg waṭas n tsuta. Nerra-yawen tajmilt imi kwenwi tajmilt-nnwen tebbweḍ acḥal aya.
Bγiγ daγen ad awen d-inniγ, tkecmem-d taddart d iselmaden tefγem-tt d arraw-is. Tefγem taddart, tkecmem ulawen-nneγ. I lebda kweni d arraw n taddart-nneγ.
A Ccix Ḥmadac d Ccix Aɛcuṛ
Teseγṛem-aneγ tafṛansist d taɛṛabt, lamaɛna teslemdem-aneγ amek ad naẓ di tmusni. D iselqam i daγ-tneǧṛem i daγ-yesawḍen nuki-d alami nwala azal n teqbaylit. S iselqam i daγ-d-ǧǧam i a nqeddec af teqbaylit. Teslemdem-aneγ taqbaylit s tṛumit akw d taɛṛabt.
A lecyax-iw di sin:
Awal n tanmirt d amejṭuḥ anect n tqudiṛt. Ula d aman d tiqudiṛin timejṭaḥ. D tiqudiṛin iteggen lsas n tudart. Awal n tanmirt am tqudiṛin n waman xas d amejṭuḥ i teg lsas i tudart.
Tanmirt a Ccix Aɛcuṛ tanmirt a Ccix Ḥmadac. I lebda ad teqqimem di cfaya yinu. Simi ttimγuṛeγ simi tettfeǧiǧ.
Arab Sekhi le 06 aout 2011
Bélaid Sehaki (Ouadhias)
À ces maîtres, sans qui nous n’aurions pas pu être….
C'est en cette date du 23 juillet 2011, et la gorge nouée par une vive émotion, que j’ai réalisé combien le temps de l'enfance est court. Je me suis retrouvé alors devant vous, mes anciens instituteurs, tout petit, mais avec ce grand cœur d'enfant.
Cette date représentait pour nous l’occasion de dire la grande reconnaissance que nous avons envers vous, de nous remémorer aussi ce que vous avez été, ce que vous avez réalisé pour ces enfants de pauvres que nous étions.
Les efforts déployés, le cœur que vous aviez pour le travail et votre générosité sont toujours gravés dans la mémoire et le cœur de chacun d’entre nous. Vous avez marqué par votre personnalité, votre omniprésence, votre assistance, votre sollicitude, votre amour à l'instruction et à l'éducation, ainsi que votre droiture, des générations entières d'élèves.
Votre présence en cette date du 23 juillet 2011 dans notre village, qui est aussi le votre, a été une fois de plus un dénominateur commun. Nous sommes autour de vous, ensemble, physiquement ou par la pensée, comme il y a de cela 40 ans. Qui de nous n'a pas évoqué cet hommage avec ses enfants ou même ses petits enfants ?
Au nom de vos anciens élèves, au nom de nos parents vivants ou disparus qui vous ont fait confiance, mais aussi au nom de nos enfants et de nos familles, nous vous saluons respectueusement.
Bélaid Sehaki, le 13 aout 2011
Hocine Sehaki (Ait abdelmoumène)
d'Achour et da Hmadache vous faites plus que jamais partie de notre 4O ans, qui n'ont pas eu raison de nous pour que nous oublions ce que
vous a été pour enfants de l'époque et pour le village également.
Comme tout le monde, j'ai eu la chair de poule à la vue de nos valeureux maitres, comme tout le monde des larmes ont coulé sur mon visage
que j'ai essayées en vain de dissimuler et ce tout au long de votre interventions à tous les deux.
Désormais cette journée du 23 juillet 2011, qui a particulièrement clémente fera anale dans l'histoire de notre vie et elle sera étroitement liée
à Messieurs Mettef et Boukrif.
Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous. Longue vie et que Dieu vous garde pour vos enfants alors là ils sont nombreux je pense que vous vous en êtes rendu compte
ce jour du mois juillet trés peu ensoleillée c'est dire que la nature a compati à l'évènement.
Sehaki Hocine, le 22 aout 2011
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