École coranique
Notre village va mal
Quand le monde des affaires et le monde de l’islamisme cohabitent, ils accouchent d’un monstre dévastateur. Tel est l’intérêt du projet initié par les adeptes de la violence dont le souci est de faire fortune au détriment de nos valeurs. Ainsi des terrassements parallèles ont eu lieu en vue de construire des infrastructures pouvant subvenir aux besoins de la dite école.
Tout ça n’est pas fortuit. Tout a été décidé dans l’ombre sans consulter personne encore moins les voisins. Aujourd’hui nous n’avons même pas où enterrer nos morts on se permet le luxe d’une zaouia dont le site a été choisi avec la complicité des personnes qui ont déserté le quartier. Notre village n’est pas une propriété privée c’est notre bien à tous.
La situation nous interpelle plus que jamais. Apres l’exploration de l’espace et la découverte récente d’une planète semblable à la terre…etc. Il parait qu’on a découvert les portes du paradis. Une longueur d’avance sur la NASA. Les clés c’est l’imam Farid qui les détient. Il est est notre guide, décide de notre avenir et gère notre vie quotidienne. Nous avons besoin d’un tuteur nous sommes immatures aux yeux de ce moins que rien qui a essayé de salir la mémoire du grand militant Ahcene Taleb en refusant de diriger la prière lors de son enterrement. Comment un étranger au village peut-il y faire sa loi ? Comment peut-il dominer toute une population ? Cet imam ignore sans doute que le lieu de sa résidence ainsi que la dite mosquée sont les dons de Monsieur Moh n’Amar Taleb paix à son âme. Comment peut-on tolérer ce manque de respect à l’égard des meilleurs d’entre nous ? Comment peut-on fermer les yeux quand un homme de plus de quatre-vingt ans se fait agresser au sein même de la mosquée ? La situation est insupportable. Qu’attendons-nous pour agir ?de quoi avons-nous peur ?
Depuis quand un imam fait-il appel aux comités de village ?et pourquoi. Appartient-il à ce groupe initiateur ? Qui l’a mandaté ? Est-il normal qu’il soit le centre de médiation d’un conflit qu’il a lui-même orchestré ? Quelles sont ses motivations ? Il aurait fallu qu’il quitte les lieux sur le champ.
« cvan zziyaṛ yuḍnen mi ten-id izuzen ṭalev »
Ainsi nos comités de village ont mordu à l’hameçon de l’imam Farid et sa tentative d’intimidation et de manipulation. Nous invitons d’ores et déjà l’ensemble des membres à être vigilants et à ne plus répondre à ses convocations.
De nos jours le rôle de ces comités se limite à gérer l’assainissement des eaux usées et les conflits de voisinage. Ils sont loin des affaires religieuses et politiques. À notre époque, ces assemblées désignées dites ancestrales montrent leurs limites. Une remise en question est légitime et une mise à jour est plus qu’indispensable. À chaque époque ses exigences.
Suite à l’absence et l’incapacité de ces comités à solutionner les problèmes auxquels nous sommes confrontés, l’ensemble de la population a été convié à venir participer à la création de notre comité conjoncturel citoyen pour dire non à la construction de cette école.
A ces gens qui critiquent ce comité et qu’ils appellent « mouvance ? », nous disons que notre comité a été élu à main levée par une assemblée de 300 personnes. Tout a été fait dans la transparence avec la participation de quelques membres de nos comités de village. Contrairement à votre lujna, dont les membres sont non identifiés et qui ont un passé douteux, qui agit dans la clandestinité et qui a planifié ce projet depuis trois ans déjà sans consulter personne. Nous leur disons que nous n’avons pas de leçons à recevoir encore moins de votre part.
Que reste-t-il de notre mémoire collective ?
Ce village jadis connu pour son engagement dans le mouvement national et qui s’est distingué des At Aissi en organisant de multiples réunions de grandes importances avec de grandes figures emblématiques de la guerre d’Algérie à savoir Krim Belkacem dont le bras droit était Si Moh At Umezian connu sous le nom de Terbouche Mourad responsable de la fédération de France du FLN pendant la guerre de libération. La proclamation du 1er novembre a été rédigée à « Acheug » à Ait abdelmoumen lieu limitrophe d’Ighil Imula. Lors de l’opération « jumelles » 1959, notre village était le siège des opérations et a donné les meilleurs de ses enfants pour l’indépendance du pays. Le tristement célèbre le capitaine Graziani a été tué des mains de Amar Omar Seffal (le baroudeur), information recueillie auprès de Ahcene Taleb .Une pensée à tous ceux que j’ai cités et qui ne sont plus là.
Présent et avenir.
Par le savoir nous avons appris qu’il faut d’abord être sois même avant de s’ouvrir aux autres. Nous ne voulons pas d’une identité travestie. Notre culture a traversé des millénaires, cette fibre autochtone résiduelle veut se battre et ne veut pas abdiquer pour assouvir la soif de ses détracteurs.
Nous appelons l’ensemble de la population à doubler de vigilance et à venir rejoindre notre comité afin de le renforcer et lutter efficacement dans l’intérêt de notre village, ses environs et toute la Kabylie.
Nous voulons un avenir meilleur pour nos enfants. Nous voulons rêver encore, nous voulons dire qu’il existe. Nous n’avons pas peur de la science, elle est notre alliée. Uniquement par l’enseignement des sciences qu’on peut aspirer à un changement positif et rationnel. Halte à la médiocrité et au ridicule !!
Il est de notre devoir de faire face à ce problème et de nous lever tous comme un seul homme pour dire basta et casser les chaines de la honte. Il faut que la peur change de camp. Il faut arrêter de prendre des gants à chaque fois qu’on a envie de s’exprimer de crainte de blesser certaines âmes fragiles surtout quand il s’agit de parler de religion. On a le droit d’être libre, d’être diffèrent, advienne que pourra.
Nous n’avons rien contre les religions, nous voulons juste les écarter de la politique et garantir le droit de culte à tout un chacun. Aujourd’hui il s’agit de se réapproprier l’histoire. Le registre de l’histoire est ouvert à ceux qui veulent laisser leurs empreintes. Nous en serons ainsi les témoins privilégiés et nous aurons des choses à raconter aux futures générations
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Histoire