Culture :
Arav Sekhi : Un exemple à suivre
De tous les enfants du village qui nous revinrent cet été de diverses contrées du globe, qui seront toujours les bienvenus et que nous remerçions infiniment pour la considération qu’ils nous témoignent et expriment, chacun à sa manière : Soit par une escapade festive qui élague les tourments et réjouit les cœurs ou par l’offre d’un présent qui renforce l’estime, soit par un réconfort moral ou matériel qui éveille la sympathie ou par l’expression de ces petits agréments de la vie, du moindre sourire au pondérable sentiment de sécurité que procure leur mise à disposition nous permettant de minimiser le vide qui nous consume ; il en est un que nous félicitons d’une révérence chevaleresque (avec la certitude de l’adhésion à cette pensée de toute la communauté d’AIT ABDELMOUMEN), pour une action culturelle esquissant, sommairement, notre mode de vie et remettant en cause certains concepts individuels, à travers une représentation théâtrale digne d’un Molière.
Merci ARAV. Merci à toute la troupe qui réussit à nous faire sourire en mimant nos comportements obnubilés de préjugés et rire de nos tabous claustrant, avec cette complicité qui incite, à l’aide du mot juste ou de la flagrante mimique, à se débarrasser de ces tares entravant la communication (entre autre) nécessaire au bien-être et au développement. Durant des heures les comédiens ne cessèrent de nous émouvoir par leurs confessions, de nous épater par leurs audaces et de nous culpabiliser par leurs aveux. Prenant des airs tantôt fiers tantôt penauds, tours à tours joyeux et pathétiques. Malgré la fiction des planches, ils ne jouèrent pas une comédie mais vécurent un moment parmi nous.
ARAV SEKHI, en plus d’être l’auteur de la pièce, illustre à merveille le personnage principal. Principal non pas par la représentation d’un individu autour duquel tourne une histoire. Il n’y a pas d’histoire. Mais principal grâce au rôle catalyseur attisant l’intervention des personnages, les incitants à se dresser contre un état de fait nous isolant les uns des autres. Toutes les interventions furent séantes et toutes nous indexaient par des réflexions sollicitant une prise de conscience.
« ASS UNEJMA » est l’intitulé d’une rencontre, somme toute banale, puisque le dialogue ne s’engagea qu’en attendant un retardataire à une réunion de l’institution du village et non un ordre du jour préétablit. Attente vaine (l’absent ne vint jamais) mais point inutile car, durant ce temps, un entretien s’initia entre diverses générations confrontons la sagesse du terroir et la connaissance du jour, dévoilant la sensibilité du religieux comme bien même rigoureux envers le laxisme du profane, discourant tant de l’affect propre que du social en général. L’analyse de l’histoire et la revendication identitaire ne furent pas du reste, de même que l’impact des civilisations orales et l’apport de la transcription linguistique. La richesse de la pièce est indéniable.
Toute la scène se déroule dans une atmosphère sereine. Emotion vive constamment entretenue par la subtilité du dialogue et la pertinence du poème. Ironie et dérision s’entremêlent pour dénouer la pelote des non-dits. Humour et sarcasme se conjuguent pour abattre l’inhibition. Réalisme et perspectives se liguent pour préserver une morale spécifique à nos mœurs mais aussi pour briser les carcans qui nous obsèdent, qui nous rivent à un temps révolu.
La gente féminine, malgré son absence, fut impliquée. Cette absence est motivée par la convention (ancestrale), la liant à l’homme, établie par ce dernier et maintenue à ce jour par un conservatisme pur et dure. De ce fait son existence se réduit au rôle de «fille-femme-mère » auquel s’applique la malencontreuse résolution « d’éternelle mineure » au lieu d’un être à part entière. A regret, dans la pièce, son statut ne fut qu’effleuré. Certes, avec insistance mais, seulement effleuré. Peut-être que l’auteur envisage dans une prochaine création un thème exclusivement réservé à la femme, non plus pour la circonscrire dans un espace limité mais pour la dévoiler afin de saisir concrètement sa cause et réhabiliter progressivement un juste statut égalitaire. Ou est-ce parce qu’ARAV n’aime pas rabâcher. « NA FADMA », sa première œuvre, est là pour témoigner de l’idée qu’il se fait de la femme (aperçu relatif).
TANEMIRT ARAV. Nous sommes heureux de constater qu’il y a des êtres qui aiment par-dessus le temps et au-delà des distances.
Merci à l’association TALWIT qui initia cette rencontre.
Merci à la troupe locale qui improvisa explicitement l’austère et précaire situation en laquelle nous nous démenons tant bien que mal.
Respectueusement votre.
MOH.ZEGHOUD. 11 septembre 2012
N.B: Arab SEKHI a présenté sa pièce théâtrale "ASS UNEJMAA" à Ait Abdelmoumene le 09/09/2012
à lire aussi : L'entrevue accordé à la revue Passerelles en decembre 2009
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